well well well.

Where is Bryan? In the kitchen for sure!
J'en sais quelque chose j'y suis avec lui ; sauf qu'il s'appelle Bertrand, mais on en reparlera...

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dimanche 3 juin 2012

Article 12


Chez soi.

Six mois après le départ, déjà de l’aube naît le crépuscule.
Ces journées toujours plus courtes paraissent nous mener vers une nuit sans fin.
Pour certains le manque de soleil se fait sentir, du moins certains osent le dire et j’en suis c’est certain. Les belles journées tendent elles aussi à disparaître et celles restantes se transforment bien vite en de belles nuits étoilées.
Six mois, je ne sais pas si c’est long mais c’est le temps qu’il m’a fallu pour que certaines choses me paraissent normales. Ce sont celles du quotidien : la neige, les bâtiments,  les passerelles, les conditions de vie. Comme en été lorsque voir un hélico en sortant du séjour était devenu parfaitement anodin (même si monter dedans ne le sera sans doute jamais).

Je ne dirai pas « enfin » car j’aimais bien l’excitation et l’émerveillement quotidien des premiers mois, et même si je reste toujours subjugué par ce que je peux voir, je commence à trouver « normal » d’être ici, au pôle-sud, en Antarctique, en Terre Adélie.
Et si pour m’adapter aux conditions qui règnent ici il est nécessaire que j’y trouve une certaine normalité, je me force à toujours regarder ce qui m’entoure pour ne jamais en être blasé. Ceux qui se lassent ne peuvent être que ceux qui ne regardent plus.

Six mois loin de mes proches, évidemment qu’ils me manquent et c’est normal ; c’est heureux même car plus je me sens ici chez moi et plus dur sera la fin de l’aventure. Pourtant grâce à vous qui êtes à des dizaines de milliers de kilomètres  de moi  je sais que je savourerai la douce amertume de mon départ, de mon retour.
(17 000km pour la France je crois)

J’en profite pour mettre le petit quelque-chose que je crois avoir oublié de faire passer à  Pierro et Cécile mes deux jeunes mariés (parce que c’est aussi les miens ;)) :



D’ici Je vois le blanc
                         Et les couleurs des fleurs
            Votre beauté
Votre bonheur
        En aurores éternelles

dimanche 13 mai 2012

Ce que l'on peut voir quand un glacier bouge...

Article 11


          De retour après une courte absence, tellement brève que je ne sais pas trop quoi raconter.
         En ce moment le soleil se lève vers 10h et se couche entre 15h et 15h30, dans un mois et quelques jours il ne se montrera qu’entre 11h40 et 13h52.
         La nuit commence donc à être très présente, d’autant que la lune ne se lève pas immédiatement. Un lever de lune au-dessus de la banquise c’est plutôt… pas mal !
        L’obscurité donne aussi la part belle aux aurores, hier soir j’ai passé 3h seul sur mon rocher, dans la nuit et le froid pour prendre quelques images (512 huuuuum) d’une aurore fabuleuse.

       Au quotidien le manque de soleil peut se sentir,  plus de fatigue, du mal à se lever… Mais pour l’instant tout se passe plutôt bien.
        Pour moi le temps manque encore plus que le soleil : les photos s’accumulent et je dois en avoir quelques milliers en retard à travailler, mon blog prend un femto-chouilla de retard, je mets du temps à répondre aux mails (quand je pense à répondre), je n’ai même plus le temps de ranger ma chambre (haha).
       Le matin je bosse, l’après midi je bosse ou je vais voir les manchots (plutôt le second choix en ce moment), il me reste le soir pour rattraper tout mon retard. Mais entre le mardi-saga (indiana jones, star-wars …), le jeudi-exposé, les fêtes, le ciné-dimanche,  les aurores, le billard, les BD, les magazines et j’en passe, je ne rattrape jamais mon retard au mieux je le ralentis.

        Les manchots empereurs ont commencé à pondre. Un peu après la ponte, la femelle passe l’œuf au mâle pour qu’elle puisse aller s’alimenter, le papa pingu… manchot devra attendre son retour pour (enfin) pouvoir aller se nourrir.

Ce sera tout.
Vous pouvez disposer.

mercredi 11 avril 2012

samedi 17 mars 2012

Publication imprévue...

Coucou tout le monde

C'est la saint patrick et ce soir mon pain sera tout vert.
Ici le vent souffle depuis deux jours et la manchotière des empereurs commence à se former (il y avait 136 individus avant-hier).
J'ai pu voir une seconde aurore et cette fois je n'ai pas raté le début qui est bien plus flamboyant. Au final il y a toujours le temps de prendre des photos, elles durent plus de 30min.

Sinon depuis le départ du bateau j'ai pu faire une "manip-phoque", pour pouvoir le transponder (transponder= injecter dans la graisse de l'animal une puce inerte qui servira à l'identifier).

Il y a encore un peu de banquise, et les sorties hors bases sont encore possibles.

J'ai pu voir une partie du matériel apporté par nos deux reporters de la BBC, c'est très impressionant: robots, caméras camouflés mobiles ou immobiles (en forme de rocher, d'oeuf ou meme de manchot empereur)

Ma chambre est enfin rangée, et je vais commencer un régime. Si vous vous inquiétiez de la nourriture ici, bah j'ai pris … kilos, je suis à …kg, record personnel. Pourtant je travaille, je fais du sport, je sors dehors (avec le froid on est censé bruler un max de calories), mais on mange un peu trop bien ici.
Quand Bertrand (le cuisinier) fait des steak,s c'est du filet de bœuf. Faut pas vraiment s'inquiéter du bien-être culinaire ici.
D'ailleurs je ne crois pas vous l'avoir raconté mais durant l'hiver on a eu un truc très très rare. Julien (le "pêcheur") en remontant un de ses filets (durant l'été il pose des filets pour son programme de recensement de faune sous-marine antarctique, d'ailleurs ses chefs de projets sont au muséum d'histoire naturelle au jardin des plantes) a remonté des pétoncles, un demi-seau.
On a pu gouter tout la maestria de Bertrand sur du coquillage frais. On les a mangés un soir en apéro, c'était un délice.


lundi 5 mars 2012

Quelques photos piquées sur les blogs des autres hivernants


La TA62 décapitée... le pilote oublie de couper les moteurs !
















Par -10°C à 20h...

(heureusement qu'il y a les blogs des autres hivernants, sinon pas de photos du nouveau barbu ! ndlfamille indgnée)

dimanche 4 mars 2012

Article 10 : Aurore australe

Vendredi 2 mars à 23h45:

Le bruit d'une aurore australe m'a réveillé.




Alors, bien sûr, ce n'est pas l'aurore en elle-même qui fait du bruit, mais toute l'excitation produite dans le dortoir.

dimanche 19 février 2012

Albatros

Article 9 : 2 mois et demi de paradis blanc -partie 1-

… luiluiluiluiluiluit (c’est le bruit de la machine temporelle)

Le trajet en hélico ne dure pas plus de quelques minutes, à peine le temps d’apprécier un paysage ou le gris des nuages vient se perdre dans les reliefs du continent, les bâtiments orange de la base ne semblent plus aussi loin qu’hier. Il faudra pourtant un certain temps à se répéter « Je suis en antarctique » pour réussir à l’accepter.

Il faut déjà le temps de s’éloigner des rotors pour comprendre que le voyage est fini, une pensée douce-amère, une légère inquiétude aussi. Un an et demi à en rêver, deux semaines de voyage et d’attente, et si c’était ce voyage que j’avais tant désiré ; certains disent que la destination importe peu, je me le suis souvent dit.

Seulement ici, c’est ailleurs, un endroit où le voyage n’est qu’un légitime prélude à tout ce qui sera.

L’accueil chaleureux de nos prédécesseurs ne fait que renforcer cette vérité inscrite partout où le regard peut porter. Les habitants se laissent exproprier petit à petit, ils s’effacent lentement rotation après rotation, en larmes, sans joie, sans regrets ni tristesse. Des colons poussés à un exil qu’ils savaient inéluctable.

Avec le voyage, le temps du repos prend fin, aux longues heures de guet plongé dans mes pensées succède le travail, tous les jours, sans le temps d’une pensée, ni hésitation ni tergiversation ce qui m’évite d’oublier pour quoi je suis ici. Un regard par la fenêtre pourrait prendre des heures et les photos s’exposer sur plusieurs jours ; être boulanger m’a permis d’arriver là et je dois faire du pain pour y rester.

Sans quoi il faudrait m’enchaîner à ma table pour que je prenne le temps de manger, à mon lit pour ne pas attendre le repos d’une nuit oubliée.

Venir seul ici serait un rêve d’ermite, un lieu dans lequel viendraient s’oublier sages et acètes. Ceux qui détiennent la vérité des histoires, celles où les héros se nourrissent de vertus.

A Dumont d’Urville, ils sont interdits : trop chiants, trop compliqués et l’humour a bien plus de valeur que toute la sagesse du monde ; ici les vieux ours solitaires sont drôles, compétents, et solidaires.

Albatros à sourcils noirs

Article 8 : Mise à jour générale

Téléportons nous dans le temps, jusqu’au présent.

Nous sommes mercredi 8 février 2012, il est 14h35, je viens de cuire mon pain pour ce soir et mes bananes flambées sont au four.

Il neige, il vente et l’Astrolabe est arrivé hier à 17h45 (nous en sommes à R3).

Je profite donc de ces conditions pour taper deux ou trois mots qui feront sans doute des phrases.

Après avoir passé la journée d’hier à bosser et à compter des poussins adélie, j’irai bien dormir un peu. Pas de bol j’ai encore une cinquantaine de skuas friands de bananes flambées à nourrir (je parle de mes compagnons d’aventure, et non de vrais skuas… je précise au cas où).

Si il n’y a rien à raconter aujourd’hui, remontons le temps. (Ha si j’ai reçu une carte que mes parents m’ont envoyée avant même que je ne parte, merci !! Elle est arrivée exactement 2 mois après avoir été postée).

Pour une bonne machine à voyager dans le temps, vous avez besoin d’un grand carton, d’un feutre et de lunettes de pilotage. Peu importe son origine, il vous faut aussi un copilote.

Tiluiluiluiluilui…

L'astrolabe and we

Fred, météo de la TA62

La TA62 sur l'Astrolabe

L'Astrolabe

Article 7

On s’habitue bien vite à n’avoir pour environnement qu’un bateau et l’océan autour.

On avance alors comme figés dans un mouvement perpétuel.

Et puis vient le pack !

Viens le pack !

Avant cela il faut se réveiller, aller manger, sortir sur le pont encore embrumé (moi pas le pont).

Il faisait gris, et le bateau avançait, comme il l’a toujours fait. Je passe toujours mon temps sur le pont qu’il soit nature ou supérieur.

En un instant, la vue de cet iceberg m’a dégrisé (j’étais encore embrumé et la brume c’est gris !), énorme, blanc, bleu, tranchant le gris.

Assez gros pour que j’ai le temps de retourner dans ma cabine pour prendre mon appareil photo.

Ce fut le préambule de l’arrivée du pack, le bateau a alors fortement réduit son allure et le radar qui jusqu’à présent n’affichait… rien, s’illumine d’une multitude de points que le pilote choisit d’écraser ou d’éviter.

Pour casser la glace, le bateau monte dessus et l’écrase comme la pomme écrasa Newton (c’était une très grosse pomme).

Sous la coque des brise-glaces, il y a une sorte de lame pour bien fendre les blocs. Entendons-nous bien, l’Astrolabe est autant un brise-glace que moi un pâtissier. Il casse les glaçons pour le Pastis.

Par conséquent, notre date d’arrivée est plus qu’hypothétique puisque dès lors elle est inconnue.

Lorsqu’il devient difficile de se trouver un chemin partant dans le bon sens, l’hélico décolle du pont (après quelques heures de préparation) pour repérer les rivières utilisables. Le bateau se beache alors sur une grosse plaque de glace qui a parfois des faux airs de banquise. Se beacher c’est se tanker (grosso modo, ne jouons pas sur les mots).

Ce qui nous laisse apprécier les manchots adélie sur la banquise, les pétrels géants, pétrels des neiges, damiers du cap, prion et autre pétrel antarctique. Les albatros ne nous suivent plus depuis quelques jours.

Si un manchot à terre est une des choses les plus marrantes au monde, dans l’eau ils semblent intouchables et paraissent voler entre les particules d’eau. Les appareils photo crépitent.

Des baleines, des oiseaux, de la glace et juste un peu d’eau.

Jusqu’au dernier jour, la date de notre arrivé sera restée incertaine, le pack dérive et une rivière peut très vite se refermer.

La veille, avant d’aller me coucher, tout le monde était persuadé passer Noël sur le bateau, on était le 21 décembre. Peut-être était-ce pour conjurer le sort. Le lendemain tout le monde avait le sourire, le chemin jusqu’à Dumont d’Urville n’offrait plus de difficultés majeures.

La veille ou l’avant-veille je m’étais réveillé au milieu des géants de l’antarctique, des icebergs d’une taille monumentale et nous avions croisé le morceau du glacier Mertz qui s’était détaché l’année dernière ou celle d’avant (ou celle d’avant :p). 90 km de long.

Au milieu du pack, ces géants nous offraient un spectacle sans commune-mesure.

Le matin du dernier jour, je me levais donc sans savoir que la traversée touchait à sa fin.

Les bonnes nouvelles avaient donc mis tout le monde de bonne humeur et le soleil était de la partie.

Comme toujours, j’ai guetté les baleines, les orques, les orcs et les basdlaine jusqu’au déjeuner.

Ce qui s’est passé ensuite est trop exceptionnel pour que j’en parle tout de suite, lorsque j’aurais trouvé les mots justes, je le raconterai.

Mais cet après-midi a donné à la beauté, un sens et une échelle différente.

En fin de journée, ou en soirée, le soleil ne se couche plus de toute façon, au détour d’un gros berg, on aperçoit Prud’homme (une petite base à 5km de la mienne) puis Dumont D’Urville.

Le capitaine fait sonner la corne de brume, je débarquerai le lendemain matin en hélico.

Article 6


Dans les yeux de tous du blanc

Parfois du bleu

Sous ces latitudes il n’y a que du bleu

Parfois du blanc.



Photos de Tokyo






Article 5 : Suite et presque fin du voyage

On se colle un patch derrière l’oreille et on y retourne.

D’un coup ça va mieux, on a pas tous la chance d’avoir été à fond de cale pendant des années dans la marine marchande.

J’ai rapidement compris qu’on prend de moins belles photos depuis la cuvette des toilettes que du pont du bateau.

Les jours suivants de traversée sont rythmés par les repas qui sont servis à heure fixe par l’intraitable sasha, pour beaucoup c’est l’occupation principale ; petit dèj-film-snickers-déjeuner-film-snickers-film-snickers-dîner-film-snickers-film.

Vous l’aurez compris les snickers sont en libre-service.

J’occupe mon temps à prendre des photos et à les développer numériquement (non ce n’est pas de la retouche) et à guetter l’apparition de baleines ou d’orques.

Lorsque les premières baleines se montrent, il y a eu un appel pour prévenir tout le monde, et là ce fut le drame. Pire qu’une simulation incendie, courir chercher son appareil photo, courir sur le pont, se bouffer un mur à cause d’une vague, tout ça pour voir quelques souffles de baleines au loin.

C’est bien joli d’autant qu’il fait extremement beau, mais ces sa… cétacés restent hors de portée de mon 300mm.

Une belle frustration est une étonnante source de motivation. Les jours qui suivirent, il y avait toujours du monde dans le poste de commande et sur le pont pour guetter l’apparition d’un aileron, mais plus d’appel général donc il faut être au bon endroit et l’appareil à portée de main pour parer à toute éventualité.

Je me suis beaucoup plu à braver les éléments, barricadé derrière ma veste de quart et mes polaires, mais même ma débilité a ses limites (si si) : 0°C et 54 nœuds de vents c’est largement suffisant pour me faire rentrer dans la timonerie (ou poste de commandement, ou pont supérieur,…).

Je remarque assez vite qu’un des mécanos ukrainiens : Big sasha (pour le différencier de l’autre) était très bon dans la chasse oculaire à la baleine (peut-être grâce à sa stature de cachalot (sur terre on dirait ours)), plusieurs fois il a été le premier à les voir.

Vous l’avez deviné, j’ai vu des baleines, enfin… leur dos, leur aileron, leurs évents, leurs coui… ha non pas ça.

Un groupe d’orques est passé une fois un peu au loin, je ne mentirai pas, je ne les ai pas vus, et je mentirai en disant que je m’en moque et que je ne suis pas du tout jaloux de Nicoco, ce véto, ce bistouri sur pattes qui a pu les prendre en photo. Depuis cet instant, mon but dans la vie est d’effacer ces photos.

mardi 10 janvier 2012

Article 4 : De l’invention du sac à vomi tetra-pack – parties 2, 3, 4 et 5 -

Enfin l’astrolabe, un bateau magnifique et un nom taillé sur mesure :

Il signe de la pointe de son étrave d’un « G » qui veut dire gastroooo…. Gastrooo(labe)

Ceci n’est qu’une chanson populaire qui n’a sans doute aucun fondement.

Après une soirée à Hobart et une nuit dans le bateau amarré, le bateau prend la mer à 15h30 ciao bella.

Il fait beau, la mer est belle et la cote tasmanienne se découvre au fur et à mesure que nous voguons vers le large. Coincée au fond d’une crique très profonde, Hobart ou du moins sa mère (èsh !) est bien loin du cliché marin des 40èmes rugissants.

Les dernières falaises passées, les vagues forcissent, pourtant la mer est… ce que certains appellent calme et ce que beaucoup trouve « légèrement » agité ; bref ça gite, ça tangue, ça roule, ça fait les malins sur le pont.

Mettons les choses au clair, si dans le noble sport étudiant de l’alcoolisme manger c’est tricher, à bord du grossgastro(labe) tous les coups sont permis pour ne pas vomir sur son voisin qui vous en sera grandement reconnaissant.

Les plus peureux d’entre nous (donnons-leur un diminutif au hasard : « les lopettes »), ce tas de lopettes, de crainte qu’un petit vomi ne vienne perturber leur croisière de pré-retraite sont allés piteusement quémander un patch « anti-mal de mer » (appelons le « patch de lopette ») à notre courageux médecin qui lui n’en est pas une (de lopette (vu qu’il n’a pas de patch (j’espère que vous suivez))).

Bref ce tas de pucelles gloussaient copieusement lors du repas du soir alors que des braves tombaient au combat (on ne lutte pas contre le gaspacciolabe (nom de l’astrolabe les jours de salade de tomate, de betterave et autre colorant intestinal naturel)). Pour l’honneur je finis mon assiette, je reprends vaillamment du pain tandis que la plupart de ces filles de casernes peinent à finir leur entrée.

Ha que cette victoire est belle, je ris, je parade, je me gausse, en silence, la bouche close, l’ennemi est traitre.

Finissant mon repas avec Greg un de mes deux compagnons de chambrée qui a mangé tout son repas comme une lopette (le patch), une pensée ému nous vient pour benoit, capturé par l’ennemi sans pour autant céder à la torture.

Sur le pont la nuit est belle, et les vagues se cassant en embruns sur la proue bercent le bateau qui docilement se laisse guider parmi ces creux et ces bosses, escalade la première crête, la caressant presque, passant d’un coté à l’autre et descend subtilement vers la suivante pour cette fois fermement pénétrer dans … serais-je en train de m’égarer ?! Non, non, … pénétrer dans l’eau.

Bref c’est beau et je suis heureux (comme avec une femme dirait Rimbaud, mais bon il était gay alors je sais pas si je peux m’en servir (le premier qui l’ouvre il verra que mes coups de pieds sont supersoniques, bande de connards ! (il y en a qui se sentiront concernés))).

Tout le monde a déserté le pont et je reste seul avec le commandant qui se tourne vers moi et commence à se rapprocher, surement pour tromper l’ennui d’une nuit (trop) tranquille.

… Eh ! Pour parler ! Il se rapproche pour parler bande d’abrutis ! Mais c’est pas vrai, quelle bande d’enfoirés… Je vais tellement vous casser la gueule… dans un an.

Bref, nous parlons du bateau, de la mer, de la météo, et d’un coup nous ne parlons plus, ou du moins j’ai de plus en plus de mal à parler (je vous emmerde !), ayant perdu l’horizon de vue depuis une demi-heure, le piège est tendu et se resserre sur mon estomac, et au milieu de celui-ci je cherche la faille.

Une seule solution : aller se coucher, allongé tout va mieux. Bon courage commandant moi j’me casse, mais ma chambre est à un escalier et un couloir du pont supérieur, en gros c’est à coté, mais je marche à contre-courant, tout comme le contenu de mon estomac, le salaud si il me lâche tout est foutu. Scotché à la rambarde, je parviens tant bien que mal à descendre cette infinité de marches (au moins 15 !!). Un corridor me sépare encore du salut je rassemble mes forces, et concentré comme sangoku pratiquant le déplacement instantané, je m’élance et l’instant d’après je suis adossé à mon lit, calé pour contrer les nausées qui petit à petit m’envahissaient.

Quelques minutes plus tard, la victoire est mienne, et hardiment je m’empare de ma brosse à dent.

Un grand héros se doit de garder une bouche saine pour embrasser la princesse à la fin de l’histoire.

Dans la salle de bain, la brosse d’une main, la poignée de l’autre, je sens qu’une poche de résistance s’est formée, mais je m’y étais préparé. Ne jamais sous-estimer l’ennemi. Calmement je rejoins ma chambre pour éliminer ces velléités.

Voulant me hisser dans ma couchette, je prends un peu de hauteur et quel ne fut pas mon effroi de voir que l’ennemi avait reçu des renforts qui m’avaient pris à revers, trop tard, tout est fini, je suis fait, il ne reste que mon honneur à sauver. Calmement je sors de la chambre (au cas où un de mes compère avait eu la mauvaise idée d’être réveillé), discrètement (disons plutôt « le plus discrètement possible ») je m’empare d’un des sacs mis à disposition devant chaque chambre et me dirige beaucoup moins discrètement et avec aucune célérité vers l’endroit que je trouve le plus approprié. J’ai toujours su me sortir de ce genre de situation sans trop de casse (Gab tu te tais.), jamais je n’ai vomi dans un endroit inapproprié (tu te tais ou je te tais !).

Qu’il est long ce chemin me séparant du salut, il me faudra toute ma force (qui est grande cela va sans dire) pour tenir, d’autant que je n’ai aucune confiance dans ces frêles sacs en papiers qui m’ont toujours parus minuscules. Quoique si tout passe au travers pas besoin de beaucoup de contenance, dans le fond c’est plutôt bien vu.

J’arrive au croisement de deux couloirs, je tourne à droite et il me restera 6 marches et 15 mètres.

Agrippé à la rambarde pour mieux supporter les mouvement du bateau, le regard fixé droit devant, chaque pas est une vie d’effort, j’arrive à la première marche, je regarde où je vais mettre le pied… et merde. Je me rends compte de mon erreur au moment où je la fait (quel beginner !), ma concentration se relâche un court instant, mais il n’en faut pas plus à un pro pour abattre sa cible ; il a fallu une vague à l’astrolabe pour me faucher.

Alea jacta est, le Titanic coule et les barques ne sont pas assez nombreuses, j’agrippe mon sac, ma bouée, mon dernier espoir. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que l’intérieur était tapissé d’une sorte de couche d’aluminium, comme sur une brique de jus de fruit carrefour (ou Leclerc, mais pas lidl) ; le sac résiste bien au poids et à l’humidité mais sa contenance n’a pas augmenté pour autant.

Alors que je regarde avec intérêt le niveau monter, je me rends vite compte que cela fait un bout de temps que je surestime ma capacité stomacale.

Le premier enseignement que je tire immédiatement c’est que ça ne va pas mieux, comme quoi les physiciens sont tous des cons, tous les liquides n’ont pas le même comportement. Celui de la vodka est complètement différent de celui de l’eau salé.

Je me hâte de rejoindre mon lit, porté par l’adrénaline, si je m’arrête cette fois ce sera bel et bien fini.

J’ascensionne mon lit (qui vous l’aurez compris est superposé) faute de pouvoir l’échelonner (l’échelle tapait contre le montant et ça agaçait tout le monde), m’allonge sur le matelas et dispose quelques sacs intelligemment récupérés à des endroits stratégiques.

Le second enseignement que j’ai immédiatement tiré c’est que sur ce bateau ils sont surs que les gens vont y passer alors ils mettent des sacs à vomi tetra-pack d’un litre et demi, rien à voir avec les emballages de fraises fournis dans les avions.

Ce que je retiens de tout ça se résume en une question :

Faute de princesse, le sac a-t-il apprécié que je me sois lavé les dents avant de me confier à lui ?

Article 3 : Prélude à l'article 4

Entre Sydney et le départ du bateau il ne se passe pas grand-chose : on va boire un coup dans un bar à Hobart, on mange dans un steakhouse.

Apparemment l’astrotro était amarré à coté du sea-shepeard (j’suis pas sur de l’orthoto) le bateau qui chasse les chasseurs de baleines. Mais j’ai pas fais gaffe :D.

Le lendemain une belle émotion au moment du départ, collective et unilatérale : enfin !

Au prochain épisode : la suite de mes aventures dans les transports menant à DDU.

Article 2 : Hong-Kong Terre de contraste.

Mais bien sur, faut dire que n’importe quoi entre en contraste avec cet aéroport de Meeeeeeerdeuh !

Hum bref.

Boudha or not Boudha zat waz de kuestchione

Et la réponse est non.

Non pas que j’ai pas voulu, je vous épargne les détails et de toutes façons vous vous doutez que tout est encore à cause de cet aéroport à la con.

Bref quitte à gagner une escale et une ballade de quelques heures en ville autant de pas se prendre la tête et se contenter de suivre un groupe (de gens que l’on connait de préférence, je précise parce qu’en j’en connais qui… enfin bref) ce que je fis donc. Je me retrouvais donc après avoir dédalé (un joli mot que je viens d’inventer) entre les gras de ciel (on dit « gratte-ciel » connard ! et gnagnagna) sur la navette pour aller sur une des iles de H-K , à coups de transports en commun et à force de se faire engueuler par les chauffeurs de bus on arrive au port.

Marrant comme il y a beaucoup de chinois en chine, plus qu’en France ou en Roumanie ou au Danemark ou en Norvège… le reste je sais pas…

Cela étant nous (parce que je suis en groupe rappelez vous) nous faisons accoster par une dame louche qui veut nous vendre un tour de son bateau (des bateau dragons je crois…), tenace l’animal : elle arrive à ses fins mais pas très contente, au bout de 45min de palabres on arrive à se faire presque pas avoir (faut rester réaliste). Du coup tour du port en bateau avec un gentil monsieur mais qui n’aura pas de pourboire (on est français ou on l’est pas !) et qui nous dépose sur le Jumbo célèbre bateau restaurant.

Juste le temps de prendre une tsing tao (oui monsieur) et hop hop hop faut retourner dans cet enfer de terminal 2.

Article 1 : De l’invention du sac à vomi tetra-pack - partie1 -

Si il y a un fait évident c’est bien celui de l’inconfort d’une nausée, mal des transports, mal tout court, malle à alcool ou malle à gnenfants tels sont les milieux permettant le développement de cette infamie gastrique.

Hong-Kong, 11h30 de vol, une demi-journée d’escale, de buildings, de bateaux, de chinois et de cet enfoiré d’aéroport à la con. Plus de boutiques que d’avions, plus de gens que de passagers, et moins d’aides utiles que de boddhisattva.

1h30 juste pour trouver le salon dans lequel on voulait aller, vous vous plairiez à me truffer de plombs mais tout le monde a autant galéré, donc rangez les carabines vous risqueriez de shooter papa noël, mauvais comme vous êtes…

10h plus tard, atterrissage à Sydney, juste assez de temps pour aller voir l’opéra et manger un Fish&chips (… à noter dans les causes possibles de nausées) et hop yodidlou yodidla 2h d’avion en plus et nous voilà à Hobart en Tasmanie ou je crédite d’un poli « fougna-bougna » le premier autochtone que je croise.

Une première aventure menant à une première conclusion, même avec un Fish&chips d’handicap les trajets en avions se passent heureusement plutôt bien, encore heureux ! En effet, sous prétexte de classe économique et d’économie qui manque de classe, nous ne disposons que d’un petit sachet (qui a du contenir une barquette de framboise la semaine d’avant) en papier recyclé qui se percerait si je me mouchais dedans. Je ne peux que plaindre les pauvres gens malades en avion qui sacrifieront moquette et pantalon sur l’autel des grands patrons (qu’on les pende !!).