Chez soi.
Six mois après le départ, déjà
de l’aube naît le crépuscule.
Ces journées toujours plus
courtes paraissent nous mener vers une nuit sans fin.
Pour certains le manque de
soleil se fait sentir, du moins certains osent le dire et j’en suis c’est
certain. Les belles journées tendent elles aussi à disparaître et celles
restantes se transforment bien vite en de belles nuits étoilées.
Six mois, je ne sais pas si
c’est long mais c’est le temps qu’il m’a fallu pour que certaines choses me paraissent
normales. Ce sont celles du quotidien : la neige, les bâtiments, les passerelles, les conditions de vie. Comme
en été lorsque voir un hélico en sortant du séjour était devenu parfaitement
anodin (même si monter dedans ne le sera sans doute jamais).
Je ne dirai pas
« enfin » car j’aimais bien l’excitation et l’émerveillement
quotidien des premiers mois, et même si je reste toujours subjugué par ce que
je peux voir, je commence à trouver « normal » d’être ici, au
pôle-sud, en Antarctique, en Terre Adélie.
Et si pour m’adapter aux
conditions qui règnent ici il est nécessaire que j’y trouve une certaine
normalité, je me force à toujours regarder ce qui m’entoure pour ne jamais en être
blasé. Ceux qui se lassent ne peuvent être que ceux qui ne regardent plus.
Six mois loin de mes proches,
évidemment qu’ils me manquent et c’est normal ; c’est heureux même car plus
je me sens ici chez moi et plus dur sera la fin de l’aventure. Pourtant grâce à
vous qui êtes à des dizaines de milliers de kilomètres de moi
je sais que je savourerai la douce amertume de mon départ, de mon retour.
(17 000km pour la France
je crois)
J’en profite pour mettre le
petit quelque-chose que je crois avoir oublié de faire passer à Pierro et Cécile mes deux jeunes mariés (parce
que c’est aussi les miens ;)) :
D’ici Je vois le blanc
Et les couleurs des
fleurs
Votre beauté
Votre bonheur
En aurores éternelles